Joué par intermittence de 2007 à 2013, ce spectacle de rue, visite guidée, raconte un fait divers qui s'est déroulé en 1770 dans le Vieux Cambrai.
Il a été écrit à partir de l'étude de Pierre et Colette LEBECQ (Études Cambrésiennes, Éd. Société d'Émulation de Cambrai, Avril 1998).
SOMMATIONS DANS LE QUARTIER SAINT-GÉRY
Les sommations étaient des lettres sommant les victimes de payer, sous peine de trouver la mort, d'être blessé, torturé, soi, un, plusieurs ou tous les membres de sa famille.
Ces menaces étaient prises en grand sérieux, car souvent elles étaient exécutées en cas de non-paiement.
Toutes les conversations du quartier tournent autour de ce fait-divers :
Morris, l'Irlandais, chef de garnison, a reçu une lettre de sommation (1.000 écus). Le chanoine Quartier également (6.000 écus).
Il y a eu cinq sommations. Le chanoine lit celle qu'il a reçu.
Ursule interroge le capitaine BELHOMME, prévôt de la ville, à la sortie de sa demeure.
Le Capitaine a la conviction que le sommeur habite la maison du chanoine Leroy. Habitent chez le chanoine : son frère, son neveu, venu de Paris, écolier, Bertine et Ursule, les
servantes.
La suspicion envers les étrangers, la superstition, règnent en maître. Un certain Édeline est soupçonné d'être l'auteur des sommations.
Le prévôt de la ville, deux échevins, deux huissiers, le greffier, et une dizaine de grenadiers se rendent chez le chanoine LEROY pour une perquisition.
Ils arrêtent le frère et le neveu du chanoine, ainsi que les domestiques et les conduisent à la prison de la Feuillie.
L'épouse du bailli intercède en faveur des prévenus, qui sont emmenés au Parlement des Flandres pour interrogatoire. Car le sommeur ne s'est pas contenté de menaces, d'insultes envers les
autorités de la Ville, mais il a également outragé le Roi Louis XV.
Alors, qui est-ce ?
Il s'agit du jeune Pierre-Charles LEROY, neveu du chanoine, qui a avoué avant même la question ordinaire, le 14 avril.
Il a prétendu avoir rédigé ces sommations par ennui, pour voir ce qui allait se passer.
Quand il vivait chez son père, à Paris, faubourg Saint-Antoine, il était très actif, servait de messager, faisait le lien entre les gens.
Sa condition d'écolier studieux, levé tôt, couché de bonne heure, l'étouffait.
Il est condamné à mort. Défendu par un avocat de renom, qui plaide la folie (le condamné avait été trépané), il est exécuté le 16 juin, en dépit de ses 18 ans, le crime de lèse-majesté étant puni
de mort.
La brochure du spectacle de 2007
Une réalisation Service du Patrimoine de la Ville de Cambrai - Théâtre Buissonnier